UNE PROMESSE

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« Est-ce que le désir amoureux résiste au temps ? », cette question est au coeur du court roman de Stefan Zweig, Le Voyage dans le passé, et le réalisateur Patrice Leconte s’est attaché à en faire l’enjeu de son film Une promesse.

Dans ce film romantique situé en Allemagne à la veille de la Première Guerre mondiale, un jeune homme issu d’un milieu modeste va s’éprendre de l’épouse de son patron. Il n’a pas tous les codes (il lui demande quel est est le délicieux parfum qu’elle utilise…) mais l’amour ignore les différences sociales. Pour autant cette passion survivra-t-elle à l’éloignement dû à un long séjour au Mexique ?

Pour la première fois de sa carrière, Leconte dirige des comédiens anglophones. Même si l’intrigue se déroule en Allemagne, le cinéaste, ne parlant pas l’allemand, a opté pour  un tournage en anglais, ce qui lui a donné l’opportunité et le plaisir de travailler avec des comédiens comme Rebecca Hall, Richard Madden et Alan Rickman (Severus Rogue dans la saga Harry Potter), par ailleurs grand fan de son Ridicule !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LADY CHATTERLEY (Une autre passion interdite : au début du vingtième siècle, une aristocrate anglaise a une liaison avec le garde-chasse de son mari.) ou encore LETTRE D'UNE INCONNUE (Parce que cette magnifique adaptation de Stephan Zweig a été réalisée à Hollywood par un immigré allemand, Max Ophuls, qui portait en lui l'âme de son pays et de sa culture.).

Des Bronzés au Mari de la coiffeuse en passant par Les Spécialistes et La Fille sur le pont, Patrice Leconte a rapidement montré qu’il n’était pas qu’un réalisateur de comédies. Avec Une promesse, le metteur en scène s’attaque à une histoire d’amour interdit dans l’atmosphère feutrée d’une maison bourgeoise. Un univers où tout passe par des regards, des frôlements. « J’ai été heureux de tourner un film dans lequel les silences ont autant d’importance que les mots, un film peu bavard, mais où tout est dit », se plaît-il à déclarer. Pour traduire la sensualité de cette romance presque sans paroles, le cinéaste a été aidé par le fait qu’il cadre lui-même, ce qui lui permet d’être au plus près des sentiments des personnages, de leurs hésitations,  du grain de leur peau.

Leconte aime bien surprendre par des contre-emplois. On se souvient de Gérard Jugnot sans moustache pour son rôle dramatique dans Tandem ou de Michel Blanc loin de ses rôles comiques dans Monsieur Hire. Cette fois il a fait confiance à Richard Madden, l’interprète de Robb Stark dans la série Game of Thrones, et lui a fait troquer ses peaux de loup et sa barbe pour l’élégant costume de Friedrich Zeitz, un jeune arriviste du début du XXe siècle.

Mis à part sa fin, Une promesse ne prend pas trop de liberté par rapport au texte original.  Et cette adaptation rejoint les nombreuses productions tirées de l’oeuvre de Stefan Zweig. Lettre d’une inconnue signé en 1948 par Max Ophuls figure parmi les plus belles réalisations. Vingt-quatre heures de la vie d’une femme a connu de multiples transpositions dont une avec Danielle Darrieux et une plus récente jouée par Agnès Jaoui. Wes Anderson s’est aussi beaucoup inspiré des écrits de Zweig dont son autobiographie, Le Monde d’hier, pour écrire le scénario de son The Grand Budapest Hotel. L’écrivain d’origine autrichienne qui s’est donné la mort au Brésil en 1942 a par ailleurs fait l’objet d’un biopic en 2016 : Adieu l’Europe retrace son exil après l’arrivée au pouvoir des nazis et ses dernières années.

C'est le premier film en langue anglaise de Patrice Leconte, tiré d'une nouvelle de Stephan Zweig, qui raconte l'accession d'un jeune homme en tant que secrétaire d'un patron détenant une usine de sidérurgie. La santé de ce dernier décline, il doit rester chez lui, et ce ...

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