LIBERTÉ

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Après La mort de Louis XIV le réalisateur Catalan Albert Serra, replonge au 18e siècle pour filmer dans Liberté des libertins. Un film présenté au Festival de Cannes dans la section Un certain regard où il a obtenu le Prix spécial du jury. Un film très dénudé ce qui ne l’a pas empêché d’être couvert d’éloges par la critique, qui est allée jusqu’à qualifier le film d’événement majeur dans l‘histoire du cinéma.

Liberté raconte l’histoire de Madame de Dumeval, du Duc de Tesis et du Duc de Wand, libertins expulsés de la cour puritaine de Louis XVI, qui recherchent l’appui du légendaire Duc de Walchen, séducteur et libre penseur allemand, qui vit seul dans un pays où règnent hypocrisie et fausse vertu. Leur mission : exporter en Allemagne le libertinage, philosophie des Lumières fondée sur le rejet de la morale et de l’autorité…

Magnifiquement éclairé par Artur Tort, collaborateur régulier d’Albert Serra qui est aussi l’un des monteurs du film, Liberté est d’après Le monde, une série de tableaux vivants dignes de Sade. On y retrouve certains comédiens qui ont déjà joué pour Albert Serra, comme Lluis Serra ou Marc Susini et surtout le grand Helmut Berger.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver QUE LA FÊTE COMMENCE (un film historique et décadent) ou encore SADE (un film sur l'emprisonnement du Marquis de Sade).

Helmut Berger est une icône un peu sulfureuse de l’Histoire du cinéma. Fils de propriétaires d’une chaîne d’hôtel, le jeune Helmut s’est refusé à reprendre l’affaire familiale et s’est exilé à Londres où il est devenu serveur pour payer ses études d’art dramatique. La légende veut que Luchino Visconti l’ait rencontré alors qu’il était serveur dans l’hôtel d’une station de sports d’hiver en Autriche. L’histoire, elle, dit que le maitre du cinéma italien a repéré le jeune acteur parmi la masse de figurants de son film, Sandra.

Qu’importe la vérité, ce qui est sûr c’est que cette rencontre a bouleversé la vie d’Helmut Berger. L’acteur devient très vite l’amant de Visconti qui, après lui avoir donné un petit rôle dans un film à sketches, va façonner sa carrière et lui faire incarner, je cite, « la perversion » : déguisé en Marlene Dietrich dans Les Damnés en 1969, homosexuel et "aliéné" dans Ludwig - Le crépuscule des Dieux en 1972, ou encore jeune gigolo dans Violence et Passion en 1974. Parallèlement, l’acteur a tourné avec d’autres réalisateurs prestigieux comme Vittorio De Sica, dans Le Jardin des Finzi Contini en 1970.

Après la mort de Visconti en 1976, Helmut Berger traverse une période difficile, il connaît des problèmes d’addiction à la drogue et à l’alcool et se retrouve cantonné à jouer des personnages sexuellement dérangés ou drogués. On l’a vu notamment incarner en 2014 Yves Saint Laurent dans le Saint Laurent de Bertrand Bonnello. Et bien sûr dans Liberté.

Il y a une forme d'évidence dans Liberté. Le titre forcément, qui est détourné de "libertin", celui qui désigne le dépravé, le décadent, la personne qui outrepasse les normes maritales et sexuelles de son temps. Il y a le principe du film, celui de suivre ...

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